Cette église de style roman a été construite au cours des XIème et XIIème siècles.
La plus ancienne mention concernant ce monument date de 1080 et se trouve dans une des pièces les plus précieuses conservées aux archives du Calvados : la charte dite de Montgomery (où sont relatées plusieurs donations faites par de hauts personnages de la cour de Guillaume le Conquérant). Ranulph alors vicomte de Bayeux et d’Avranches mais aussi Comte de Chester, fait dans ce document don de l’église de Biéville et de sa dîme (prélèvement pour le clergé équivalent à 1/10éme des récoltes) à l’abbaye Saint-Etienne de Caen, dont la construction a débuté 20 ans plus tôt à l’initiative de son oncle Guillaume le Conquérant.
Il est difficile de savoir quelles étaient véritablement les attaches biévillaises de Ranulph mais il semble qu’il ait reçu de son illustre oncle un nombre important de fiefs suite au décès de son père sur le champ de bataille d’Hastings en 1066. Biéville devait en faire partie.
L’église au Moyen-âge fut profondément remaniée : en 1364, pendant la guerre de Cent-Ans, elle est transformée en forteresse. Les fenêtres ogivales datent du XIVème ou du XVème siècle, mais deux côté chœur, ont disparu entre 1892 et 1910, remplacées par des arcatures et une porte néo-romanes.
A l’intérieur, le tabernacle, l’autel, le retable mais aussi le tableau de l’Assomption datent du XVIIIème siècle. La sacristie de style néo-roman date elle du XIXème siècle.
Le 7 juin 1944, le clocher a été presque entièrement détruit par les Anglais alors qu’ils tentaient d’abattre un sniper allemand. L’église ne fut complètement restaurée qu’en 1960.
L’édifice, qui appartient à la commune, est classé au titre des monuments historiques depuis 1910.